La Guadeloupe, une biodiversité à protéger

Niché sur la côte sud de Grande-Terre, en retrait de la route reliant Pointe-à-Pitre à Saint- François, le village détente de Séo entouré de palmiers accueille ses visiteurs, à quelques mètres seulement des bandes de sable fin… Si la Guadeloupe est un archipel où il fait bon se reposer au soleil, elle fait aussi partie des îles Caraïbes correspondant à l’un des 34 points chauds ou “hotspot” de la biodiversité recensés sur la planète.

Alors que Paris a accueilli la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (Cop21) du 30/11 au 11/12/15, la région Caraïbes se mobilise elle aussi pour protéger sa biodiversité.

En Guadeloupe, des voix s’élèvent, des associations se mobilisent, des stratégies sont élaborées et des plans d’action mis en place pour protéger un écosystème vulnérable dont la préservation est salutaire pour sa population et son économie.

Une voix s’élève : Guy Gabon, “l’artiviste”

A la fois artiste réalisatrice et militante pour la “Nature”, Guy Gabon s’exprime à travers la Land Art, une tendance de l’art contemporain qui utilise le cadre et le milieu naturel (bois, terre, pierres, sable, rochers, etc.) pour créer.

Très rapidement, l’artiste a adopté l’artivisme, « un mouvement apparu dans les années 2000, qui vise à faire prendre conscience des problèmes politiques et poétiques qui se posent dans la société à travers la création artistique. » Car pour elle, « l’art est actif et c’est à travers les créations, que l’on peut contribuer à faire bouger les lignes, à changer les paradigmes et ouvrir de nouveaux horizons ». Face aux changements climatiques, Guy Gabon se mobilise : « En Guadeloupe, nous sommes à la fois exposés et vulnérables. Ce que j’attends de cette conférence, c’est un réel et profond changement… Ma contribution sera à travers un projet artistique intitulé « la montée des eaux ».

Je le veux véritablement collaboratif et participatif parce que c’est une thématique prégnante pour nos territoires et qui touche à l’humain. Derrière ces catastrophes naturelles, derrière ces inondations, ce sont avant tout des drames humains (…) Je vous emmène tout au long de la saison, découvrir ces zones inondables, ces zones en péril. Je vais filmer ces paysages, les gens qui y vivent, comment ils s’y adaptent. Avec des enfants, nous allons planter des arbres dans les espaces publics. A la fin de la saison, je convie tout le monde à une oeuvre collaborative au bord d’une rivière »*

Algues de sargasse : une lutte permanente

Autre combat, autres moyens. Depuis 2011, la Guadeloupe doit faire face à une invasion saisonnière massive d’algues de sargasses sur son littoral. Si ces algues brunes ne présentent en l’état, à proprement parler, pas de danger pour l’être humain, le gaz qui en réchappe, de l’hydrogène sulfuré, pourrait provoquer des irritations respiratoires et/ou oculaires. Par ailleurs, la décomposition des algues de sargasse altère la qualité de l’eau. Conséquences : la faune aquatique est affectée, leur prolifération formant des écrans qui empêchent la lumière de traverser la surface de l’eau et menacent les coraux et herbiers. Serait-ce une des conséquences du réchauffement climatique ? C’est en tout cas ce que soutient la Direction de l’Environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) de Guadeloupe.

Le Ministère de l’écologie et du développement durable s’est saisi du dossier. Il a déclenché un « plan d’action pour lutter contre les sargasses dans les Antilles ». Des appels à projets innovants comme la valorisation des sargasses ont ainsi été lancés en mai dernier. Le ramassage de ces algues pour de l’épandage agricole, leur transformation en charbon actif ou bio plastique sont à l’étude.

Plus d’informations sur http://guygabon.com
(* Propos recueillis sur la page officielle FB Guy Gabon)

Algues de sargasse